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#1 11-05-2018 00:45:27

Corsaire
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Challenge Roma

Challenge Roma, 15 avril 2018

Le challenge Roma est un half ironman, sur la côte méditerranéenne, basé pour sa première édition au "port de Rome", à l'embouchure du Tibre, légèrement à l'ouest de Rome.
Je m'étais pressé pour préparer mes affaires, acheté un bidon à l'arrache (peur de manquer d'eau sur 90 bornes à vélo, après avoir nagé dans la mer, salée), bidon qui pour la petite histoire contenait les chaussettes que j'allais porter durant la course.
Le départ se faisait depuis une petite plage, avec une natation en une seule boucle, en forme de noeud papillon.
J'avais eu des difficultés à comprendre dans quelle vague je devais partir, allant même m’en-quêter auprès de la speakeuse.. Le départ, donné en quatre vagues, pro hommes, puis pro femmes, puis catégories, femmes et relais et enfin la dernière, open, dont je faisais partie.
Je me suis placé sur la droite, à la corde (la première bouée étant sur la droite) un peu en retrait, pas au rang des tops nageurs.
Il y avait pas mal de remous, météo grisâtre au départ et après avoir viré à droite à la première bouée, j'entends un bénévole en paddle, qui me dit "not this way, the yellow buey". Je me mets en brasse pour lever la tête et lui réponds "I can't see the yellow buey", et je ne voyais pas non plus les autres nageurs à vrai dire sad
Le paddleman me dit "follow me, follow me", et il m'a redirigé vers la fameuse bouée jaune. Ensuite je me suis remis plusieurs fois en brasse, pour m'assurer de ne plus quitter la trajectoire, même si bien souvent je ne voyais malgré tout la bouée suivante.
A la sortie de l'eau, j'ôte ma néoprène puis m'assieds tranquillement, le plus dur et plus long de l'épreuve restant à venir, pour enfiler mes nouvelles chaussettes et les chaussures vélos.
Je regarde ma montre, et là c'est le - premier - drame, verdict du chrono impitoyable 53mn sur la nage, là où j'avais plutôt pour habitude d'en mettre dix bonnes de moins.
Je connaissais le départ du vélo car mon hôtel se situait sur le parcours et j'avais emprunté ce même chemin pour me rendre au départ : du plat, le long de la côte, vers le sud et Lido di Ostia.
Le parcours comptait trois boucles, je pensais que ces boucles incluaient le passage devant l'hôtel, mais nous n'y passions qu'une fois, les boucles se réalisant plus loin, dans la "Riserva statale del litorale romano" pour la plus grande partie, que j'avais mal traduit, j'avais cru comprendre du stellaire, tant la via litoreana paraissait un paysage de science-fiction, avec certaines roches d'apparence magmatique, le bitume était d'ailleurs assez imparfait.
J'ai entendu un "allez papa" qui m'a quelque peu surpris à proximité de l'hôtel, et j'ai pu repérer ma fille venue m'encourager smile
Sur mon canondale de location sans prolongateur, je dépasse et me fais dépasser, assez difficile de se situer, il me semble faire une course honorable.
Je me rends compte que le deuxième bidon n'était pas d'une nécessité absolue, des bidons d'eau étaient fournis sur le parcours.
Au démarrage de la troisième et dernière boucle en vélo, je me retrouve un peu seul, avec un local, que je suis à petite distance. Jusqu'à ce qu'un groupe de sa même équipe le rejoigne, laissant de côté la règle du drafting interdit. De mon côté, j'ai préféré laisser filer le groupe, et respecter la règle.
Dans ma solitude, interpolant la suite des évènements, j'ai roulé dans un trou par manque d'attention, la sanction a été immédiate : un bruit d'échappement d'air, une crevaison. Là je me dis que la course est finie, mauvaise nage et crevaison, ça fait beaucoup, d'autant que si je disposais d'un kit de réparation, en revanche il me manquait une pompe. Je fais le job, je change la chambre à air tandis que j'interpelle les autres coureurs, "Have you a pomp?", "Pompa, Pompa!".
Et un triathlète répond à mes attentes quand j'ai eu fini de remonter la roue, il m'envoie.. un embout. Je lui dis "pompa, pompa".. Il me dit "wait, Sir" et quelques mètres plus loin, il envoie une capsule à air comprimé.
J'essaie précautionneusement, je ne veux pas que trop d'air ne s'échappe ni faire exploser ma chambre air de secours, je n'aurai pas de deuxième chance, et finalement la roue est regonflée.. pas forcément le moral, même si je dois énormément de gratitude à mon sauveur, dont je ne connaîtrai même pas l'identité.
Je retourne donc sur l'aire de transition, me change pour la course à pied, avec pour seule ambition de terminer le semi-marathon, constitué de trois boucles, pendant que bon nombre de triathlètes en ont déjà terminé.
J'essaie de mettre du tempo sur le premier tour, un pseudo-labyrinthe, qui fait le tour du port, et un passage en front de mer, légèrement sablonneux, long ce premier tour sad
Je sens une douleur au genou vers le 7ième kilomètre, assez coutumière, et me dis la douleur c'est dans la tête. Le soleil est de sortie et j'arrose mon genou avec de l'eau fraîche, la douleur disparaissant comme par magie, toutefois je diminue le tempo sur le deuxième tour, par précaution, et par manque d'énergie. Je m'arrête à la plupart des ravitaillements, souvent des bananes, riches en sucres rapides, que je prends le temps de mâcher.
Je remets un peu de gaz dans le dernier tour, plus vite j'aurai passé la ligne, moins de temps j'aurai à ramer !
Ma douleur au genou refera surface, paradoxalement, je me dis que je ne suis plus si loin de l'ironman, car je n'ai jamais songé à abandonner, contrairement aux half précédents.
A l'arrivée ma montre affiche 21mn, mais de je ne sais quelle heure, la misère. J'essaie de calculer par soustraction avec l'horaire de départ, et j'estime mon chrono autour des 5h40 de course.
Je ne verrai que plus tard le chrono officiel, en 5h21, assez mal classé, certes, mais intrinsèquement assez satisfait du chrono, compte tenu des circonstances de course, du mental en berne et d'une épreuve de début de saison (après une saison hivernale particulièrement pluvieuse..), à 2 mn seulement de mon meilleur chrono sur la distance.
49mn14 au 1,9km nage
2h38mn48s aux 90kms vélo, moyenne de 34km/h
1h46mn37s au semi-marathon, 11,9 km/h

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